Saint-Louis Jazz rend hommage à un « digne fils de Ndar et incontestable homme de culture »

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La mort est un phénomène imprévisible. Elle intervient toujours au moment où l’on s’y attend le moins. Mais, la vie appartient aux vivants et les vivants doivent s’attendre au changement. Il est quelque chose plus que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants.

C’est avec émoi et consternation que nous avons appris le rappel à Dieu d’El Hadj Alioune Badara Diagne Golbert. Digne fils de Ndar et incontestable homme de culture qui nous a toujours accompagnés, avec un élan de générosité inégalable, dans nos nobles et exaltantes missions d’organisation du festival.

Il a été à plusieurs reprises Maître de cérémonie sur la scène IN, notre conseiller spécial et porte-parole auprès de certaines autorités locales, avec qui il entretenait des rapports très cordiaux. Il n’hésitait jamais à nous prendre par la main, faisant le porte à porte chez tous les potentiels partenaires et sponsors de Saint-Louis Jazz.

A l’image de Mame Coumba Bang qu’il aimait si bien invoquer pour plaider la cause de la cité avec chauvinisme, Golbert restera à jamais un totem pour nous. Il faut le reconnaître, le rappel à Dieu d’El Hadj Alioune Badara Diagne Golbert, ancien Directeur Général de Fm/Téranga, ancien Directeur de la Chaîne 3 de la RTS, communément appelée « La Voix du Nord », ancien président de la troupe théâtrale « Bara-Yeggo » de Saint-Louis, a été durement ressenti par les responsables et membres de l’Association Saint-Louis/Jazz.

Golbert Diagne a rendu de bons et loyaux services à l’Association Saint-Louis/jazz et a prêché par l’exemple jusqu’à son dernier souffle. Que la volonté de Dieu soit aussi faite. Puisse Dieu, Le Tout Puissant, Le Clément et Le Miséricordieux, lui réserve une place de choix au Paradis. Nous prions Allah de le compter parmi les âmes satisfaites, reposées et agréées, retournées auprès de lui pour être accueillies en son Paradis.

Le président de l’Association Saint-Louis/Jazz


Poème du colonel Mbaye Cissé,

Actuellement Général de corps d’armée et Chef d’Etat Major Général des Armées

déclamé lors de la conférence de clôture de la 29ème édition

Un Saint-Louis sans lui !
C’est ta ville mythique maintenant orpheline de son héraut;
De son avocat intrépide à la trompette sulfureuse, soufflant de Lodo à Sidone.
Crachant son message incisif repris en écho entre le fleuve et la mer, et rythmant sans répit le pouls de la belle ville,
Apostrophant et les ndomu ndar et les dooli ndar, et les Samba ndar et les Coumba ndar.

Un Saint-Louis sans lui !
C’est la mort du rire frais et du sourire jovial distribués aux vendeuses de poissons, sur les quais grouillants de vie, d’odeurs et de jurons guetndariens

Un Saint-Louis sans lui !
Sans celui qui savait parler aux jeunes et aux vieux , et aux riches et aux pauvres ; aux signares et aux talibés, aux vaniteux et aux humbles silhouettes lovées à l’ombre des murs défraîchis, scrutant au loin le ballet des cormorans au dessus du Pont Faidherbe

Un Saint-Louis sans lui !
Adieu l’urbanité exquise, le distingué casque colonial, la classe du chapeau feutre, la délicate beauté du bonnet Fass
Adieu capitale du bon goût, du bon vivre et de l’élégance !

Un Saint-Louis sans lui !
C’est aussi la clameur des stades, inondés l’instant d’un soir, par tes mots justes, tes mots rares, tes mots diamants…
Comme ceux de Alassane Ndiaye Allou, l’immortel prince du micro,
0u l’amertume de la Place Faidherbe, déjà nostalgique de tes envolées lyriques fouettant l’allure martiale des troupes de parade des grands jours.

Mais un Saint-Louis sans lui !
C’est surtout les cimetières de Marmiyal et de Thiaca Ndiaye, guettant avec impatience les torrents de bénédictions,
Généreusement déversés par les milliers de fidèles que tu mobilisais pendant chaque mois béni de Ramadan.

Un Saint-Louis sans Golbert !

Sans son être et sa saveur, sans son vrai Pont ! Celui des cœurs et des esprits. Ce Saint-Louis là…
..Toi seul pouvais le faire vivre.

Ton Colonel…

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